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Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le par Eddy Rabe

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Publié le par Eddy Rabe
Le ministre de l'Économie et des Finances, Richard Randriamandrato.

Le ministre de l'Économie et des Finances, Richard Randriamandrato.

Le ministre de l'Économie et des Finances, Richard Randriamandrato, s'est bien gardé de bien transmettre la notion de "percepteur" à ses subordonnées. L'exemple vient d'en haut, dit-on. Lors de la tournée du ministre et de son staff cette semaine à Tuléar, il a été "exigé" aux différents responsables locaux de son ministère de cotiser pour couvrir les frais de ce déplacement. Tollé quasi général!  

 

Stupeur et stupéfaction pour les directeurs régionaux et les chefs de service rattachés au Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) dans la région de Tuléar. Selon des informations qui nous sont parvenues, ces agents provinciaux de l’Etat ont été contraints de cotiser chacun de leur poche 600.000 Ar pour couvrir les frais de déplacement dans les localités du grand patron et sa suite, le ministre Richard Randriamandrato. Une aberration de plus pour ce pouvoir qui ne cesse de briller par ses abus et ses dérives.

Depuis quand les déplacements d’un ministre en province devraient être pris en charge par les responsables des services déconcentrés? En toute logique, de telles dépenses devraient figurer et être imputées au budget du ministère. Mais la logique ne semble plus exister pour ce pouvoir, surtout lorsqu’il s’agit de transparence en gestion financière. Les péripéties du ministre de l’Intérieur avec l’affaire « écrans plats » en disent long. Cette fois-ci, ce sont ces responsables locaux du MEF qui en font les frais, au propre comme au figuré, car l’indignation et l’incompréhension se sont installées dans beaucoup d’entre eux. D’autant que certains évoquent une absence d’équité vis-à-vis de leurs collègues basés à Antananarivo si de telle pratique s’instaure à chaque fois que le ministre est amené à se déplacer en province. Par les temps qui courent, 600.000 Ar, ça représente tout de même une somme; même si elle est réclamée à de hauts fonctionnaires qui ne sont pas les plus à plaindre dans une société paupérisée.

 

"Écolages"

 

Dans quel subterfuge ce ministère, plus largement, le pouvoir, nous mène-t-il encore dans cette histoire? Il est en effet invraisemblable de penser que le MEF, un département qui tient les cordons de la bourse de l’Etat vient à être à court de crédit au point de contraindre ses agents à cotiser pour un déplacement ministériel. À moins que cette cotisation ne soit un moyen détourné pour réclamer des « écolages », cette forme de corruption ou d’extorsion, cela va de soi, très répandue dans les hautes sphères de l’Etat, sous différents régimes à Madagascar, jusqu’à l’actuel, à laquelle s’adonnent certains hauts responsables en versant périodiquement une somme conséquente à sa hiérarchie pour rester à leurs postes. En tout cas, la transparence et des explications du ministère ne seront pas de trop dans cette affaire. Le ministre est lui-même sommé de s’expliquer car l’indignation est grande parmi ses collaborateurs. Ceux de Tuléar l’appellent de leurs vœux et dans leurs murmures. Une chose est sûre, ce genre de pratique suscite le ras-le-bol de toute une frange de responsables qui l'assimile à une sorte de racket qui ne dit pas son nom. Beaucoup d'entre eux souhaitent que leur hiérarchie les juge par le mérite et non par le zèle à faire allégeance ou à "cotiser".  

 

 

EDDY RABE

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Publié le par Eddy Rabe
Andriatomanga Mokhtar Salim, le nouvel homme fort de la région Boeny et désormais ancien Maire de la ville de Majunga, a été nommé gouverneur de ladite région et devient dorénavant un élément essentiel dans l'application de la politique de développement souhaitée par le président de la République reposant sur les colléctivités décentralisées.

Andriatomanga Mokhtar Salim, le nouvel homme fort de la région Boeny et désormais ancien Maire de la ville de Majunga, a été nommé gouverneur de ladite région et devient dorénavant un élément essentiel dans l'application de la politique de développement souhaitée par le président de la République reposant sur les colléctivités décentralisées.

Lors du conseil des ministres en date du 23 juillet 2020, le Président de la République, sur proposition du ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, a nommé le Gouverneur de la région Boeny, en la personne d'Andriatomanga Mokhtrar Salim, le maire de la Commune urbaine de Majunga. Cette désignation, tant attendue et espérée par l'opinion majungaise, a lieu un an et cinq mois après l'abrogation collective des nominations des vingt-deux Chefs de région, soit le 20 février 2019.

Pour la plupart des observateurs, la nomination du désormais ex-maire de Majunga au poste de gouverneur de région répond parfaitement aux attentes du Chef de l'Etat, surtout en cette période cruciale que traverse le pays. En effet, le nouveau gouverneur fait partie d'un des fidèles de Andry Rajoelina. Il a toujours démontré durant son premier mandat, contre vents et marées, son soutien indéfectible à l'actuel locataire du Palais de Iavoloha. Après avoir brigué un premier mandat en 2015 sous la bannière du Mapar et réélu maire de la Commune urbaine de Majunga en 2019 sous les couleurs de la plateforme IRD, Mokhtar Salim n'est pas un amateur en politique. Ce qui lui a valu la confiance du président de la République, lequel n'a pas manqué de souligner l'importance de la nomination de son poulain lors de la cérémonie de passation de service dans la Cité des fleurs. De par son expérience et ses compétences dans le domaine de la gestion et du management en administration de collectivité, Andry Rajoelina n'a pas hésité à lui confier la lourde tâche de gérer la région Boeny. Une gestion à travers laquelle le gouverneur va mettre en oeuvre la politique de développement initiée par le Chef de l'Etat. A cet effet, la région Boeny, comme les autres régions de Madagascar, sera dotée d'engins pour la construction et la réfection de routes - 10 km en pavé pour cette année - et d'infrastructures dont la répartition à travers la région sera laissée à l'appréciation du gouverneur avec l'assistance des maires et des députés. Bon nombre d'infrastructures publiques (salles de classe, marchés, etc...) seront à construire dans la région en fonction de la priorité de chaque collectivité de base. 

Nouvelle élection dans les 120 jours

Par ailleurs, la plupart des Majungais se posent la question sur l'avenir de la Commune urbaine de Majunga; une commune qui a pu constituer une épargne conséquente de 900 millions d'Ariary sous l'ère Mokhtar, selon ses propres dires. Que disent alors les dispositions légales en pareil cas? 

En effet, le mandat d'un maire - qui est un élu - est incompatible avec les fonctions de gouverneur de région. En cas d'espèce, Andriatomanga Mokhtar Salim, désigné gouverneur de la région Boeny, doit démissionner de son poste de maire de la Commune urbaine de Majunga. En conséquence et en vertu des dispositions de la loi n° 2014-020 du 27 septembre 2014 relative aux ressources des collectivités territoriales décentralisées, aux modalités d'élections, ainsi qu'à l'organisation, au fonctionnement et aux attributions de leurs organes, dans le cas de vacance de siège de maire, le représentant de l'Etat auprès de la Commune urbaine de Majunga, en l'occurrence le Préfet de la région Boeny, doit saisir immédiatement et dans les 10 jours au maximum le Tribunal Administratif de Majunga, la juridiction compétente qui doit constater la vacance de poste. Cette juridiction en notifie le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, lequel fait procéder à une nouvelle élection dans les 120 jours (soit 4 mois) qui suivent cette notification. Entretemps, l'intérim du poste vacant sera assuré par une délégation spéciale, composée d'un Président et de deux Vice-présidents nommés par arrêté du Ministère de l'intérieur et de la décentralisation. En aucun cas, les membres de ladite délégation spéciale ne peuvent se porter candidat lors de la prochaine élection. En cas de vacance de poste à douze mois de la fin de mandat du maire sortant, aucune élection partielle ne peut avoir lieu.

Délégation spéciale

Dans le présent cas de figure, on s'attend donc d'ici peu à la nomination d'une délégation spéciale à la tête de la Commune urbaine de Majunga, en attendant la prochaine élection partielle vers le mois de novembre ou début décembre de cette année. Cependant, la crise sanitaire dans laquelle notre pays fait face actuellement pourrait compromettre l'organisation de cette élection. En effet, dans la situation qui prévaut, il serait difficilement envisageable pour l'Etat de disposer de moyens financiers et organisationnels nécessaires pour préparer l'élection communale partielle dans de bonnes conditions. De plus, le risque d'abstention massive serait réel car le traumatisme et le spectre du coronavirus pourraient sensiblement dissuader les électeurs à se rendre aux urnes. 

Quoi qu'il en soit, quoi de plus légitime pour les politiciens locaux que d'aborder les enjeux de ce scrutin? Le "TGV" va-t-il conserver son bastion ou l'opposition tirera-t-elle son épingle du jeu pour faire une entrée fracassante dans l'Exécutif de la Commune urbaine de Majunga? Dans un contexte de crise sanitaire et socio-économique, les Majungais sanctionneront-ils la politique de Andry Rajoelina ou s'exprimeront-ils en fonction des enjeux locaux? Ce sont là des enjeux de grande importance que les état-majors politiques de tous bords doivent désormais aborder. Des questions sur lesquelles l'avenir proche nous permettra d'avoir un peu plus de précisions.  

 

EDDY RABE avec SAÏD JAFFAR (Administrateur Civil en Chef, expert en Diplomatie et Relations internationales) 

 

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