Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Monjangaia

Monjangaia

C'est un blog d'informations et d'analyses sur l'actualité internationale en général, et, malgache, en particulier.

Publié le par Eddy Rabe
Une vue de la grande mosquée de La Mecque, centre de la religion musulmane. C'est aussi un lieu de pèlerinage pour les musulmans avec, ici au centre la Kaaba, un symbole  fort et sacré de l'Islam.

Une vue de la grande mosquée de La Mecque, centre de la religion musulmane. C'est aussi un lieu de pèlerinage pour les musulmans avec, ici au centre la Kaaba, un symbole fort et sacré de l'Islam.

Des centaines de millions de musulmans entament ce 18 juin 2015 du calendrier grégorien le mois sacré du ramadan, soit le premier jour de ce mois de l'an 1436 du calendrier hégirien ou le calendrier musulman. Le ramadan, un des cinq piliers de l'Islam, consiste pour tout musulman en âge de le faire de jeûner dès l'aube (Fajr) jusqu'au coucher du soleil (Maghrib). Il marque également, outre les 4 autres piliers de la religion musulmane, une entière soumission du fidèle envers son Dieu, Allah. C'est aussi une période de prières et de fêtes où tout musulman doit confirmer sa foi dans le pardon et l'acceptation de l'autre. Le message de paix que transmet l'Islam trouve ici grandement son sens dans la mesure où le coeur du musulman, avec la grâce d'Allah, dans sa grande miséricorde, doit bannir la haine et la discorde et ne doit renfermer que l'amour et la paix. En ces temps où le monde est fortement perturbé par de différents conflits, les musulmans doivent consacrer leurs prières pendant ce mois sacré pour les opprimés, les affamés, les victimes de guerre, les victimes d'injustice ou encore les victimes d'extrémisme de tous genres. Il ne faut pas oublier non plus les milliers de migrants, hommes, femmes et enfants qui risquent leurs vies et bravent l'impossible pour essayer de caresser un rêve d'avenir meilleur. Nul doute que du nord au sud, d'est en ouest et dans toutes les contrées, les musulmans sont conscients de la nature sacrée du ramadan et de la grande importance de cette religion qu'est l'Islam dans la préservation de la paix dans le monde pour ne pas rater l'occasion de prier en ce sens pour sacraliser encore plus ce mois. Bon ramadan à tous!

EDDY RABE

Voir les commentaires

Publié le par Eddy Rabe
Hery Rajaonarimampianina, Président de la République, maintenu à ses fonctions par la HCC après une motion de déchéance initiée par des députés, va devoir jouer gros pour pouvoir continuer sereinement son mandat.

Hery Rajaonarimampianina, Président de la République, maintenu à ses fonctions par la HCC après une motion de déchéance initiée par des députés, va devoir jouer gros pour pouvoir continuer sereinement son mandat.

Fin du suspens sur la requête en déchéance du Président de la République de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina déposée par des députés auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Dans sa décision n° 24-HCC/D3 du 12 juin 2015 relative à la résolution de mise en accusation du Président de la République Hery Rajaonarimampianina, la haute juridiction chargée de veiller au respect de la Constitution a rejeté la requête des députés comme non fondée et non irrecevable comme il a été repris par certains médias dans la matinée du 13 juin 2015. Mais la leçon a tiré de cette décision de la HCC est que Hery Rajaonarimampianina est maintenu dans ses fonctions de Président de la République, Chef de l'Etat. La HCC a donc tranché dans le vif et a partagé le gâteau en deux pour, selon ses formules, "déployer les moyens utiles et nécessaires pour ne pas paralyser le fonctionnement régulier de l'Etat" et que "au vu du régime semi-présidentiel instauré par la Constitution de la IVème République, et dans l'intérêt supérieur de la Nation et de la République, tout doit être mis en oeuvre pour le fonctionnement régulier de l'Etat". Comme il a été prédit par beaucoup d'observateurs, les magistrats d'Ambohidahy (siège de la HCC) ont préconisé la stabilité politique du pays pour essayer d'éviter un blocage et de donner une issue à la présente crise institutionnelle en maintenant toutes les institutions en place comme il est mentionné dans l'article 3 de sa décision. Dans ses arguments, la HCC a donc plus ou moins satisfait les deux parties. D'un côté, la partie demanderesse, les députés et leurs conseils, a gagné sur la forme. Leur requête a été qualifiée de recevable et la HCC s'est reconnue compétente pour statuer sur leur demande. De l'autre, la partie défenderesse, la défense de Hery Rajaonarimampianina, a convaincu la Haute Cour Constitutionnelle sur le fond. Elle a ainsi rejeté toutes les requêtes de la demande sur le fond, que ce soit sur la laïcité de l'Etat, sur la haute trahison, sur la non promulgation ou la promulgation tardive des lois, sur la non mise en place de la Haute Cour de Justice, sur la violation de l'article 5 alinéa 2 de la Constitution sur la non dissolution de la CENIT pour la remplacer par un autre organe indépendant dans la préparation des élections communales, sur le non respect de l'article 39 de la Constitution relatif à la neutralité politique de l'Administration ou encore sur la violation du principe de la séparation des pouvoirs. Pour chaque requête, les gardiens de la Constitution ont argumenté leurs décisions. Des argumentations qui, parfois, restent discutables et qui vont, sans doute, être contestées mais qui ont le mérite de montrer que la HCC n'a pas dérobé à ses responsabilités et a fait face à ses engagements pour préserver la stabilité du pays. Nul doute qu'elle fera l'objet d'attaques de toutes parts surtout de la part des députés frondeurs qui ont vu leur requête en déchéance rejetée. Mais à voir sa décision de près, elle condamne toutes les institutions de la République à cohabiter, en particulier la Présidence de la République et l'Assemblée Nationale. C'est ce qui est stipulé dans les articles 4 et 5 de la décision.

Cohabitation

Hery Rajaonarimampianina s'en est donc sorti de ce traquenard qu'il n'a pas vu venir, il faut l'avouer. Un souffle de soulagement se fait ainsi sentir du côté de la Présidence mais l'heure n'est pas au triomphe. Il serait même excessif d'évoquer la joie, c'est juste un soulagement. Il faut le reconnaître, le Président de la République se retrouve fragilisé après cette crise institutionnelle. D'un côté, l'hypothèse d'une dissolution de l'Assemblée Nationale reste aléatoire dans la mesure où la HCC l'a tacitement exclue en évoquant les articles 4 et 5 de sa décision qui condamne les institutions à cohabiter puisque tels sont les principes de la séparation et de la collaboration des pouvoirs, fondements du régime semi-présidentiel de la IVème République (article 4). Et cette décision incite même dans son article 5 les institutions à oeuvrer pour un pacte de responsabilité, garant du bon fonctionnement de l'Etat dans le cadre de la Constitution. D'un autre, il lui serait difficile voire impossible de gouverner après ce bras-de-fer avec la Chambre basse sans composer avec les parlementaires frondeurs donc remanier le gouvernement avec le risque de devoir nommer un Premier ministre que ces mêmes parlementaires auront proposé. Madagascar risque dans ce cas de figure de rentrer dans une vraie cohabitation, qui est permise d'ailleurs par la Constitution selon les rapports de force au sein de l'Assemblée Nationale. C'est le scénario qui se dégage pour l'instant après la publication officielle de la décision de la HCC. A l'heure où nous mettons en ligne ce post, la classe politique de tous bords est encore restée muette. Nul doute que chaque état-major évalue encore la situation en vue de la démarche à suivre. Comme les tournants et les revirements politiques sont légion à Madagascar, il n'est pas impossible de voir la position des uns et des autres évoluer maintenant que la HCC a rendu sa décision. Qui sait? Hery Rajaonarimampianina peut encore espérer une majorité au sein de l'Assemblée Nationale. C'est un scénario qui s'est toujours produit depuis qu'il a été élu malgré l'absence et l'inexistence de son parti politique lors des élections législatives. La situation actuelle post décision de la HCC va également mesurer l'éthique politique des députés quelque peu écornée depuis la divulgation des histoires de gros sous pour acheter des voix dans l'hémicycle. Les alliances d'avant motion de déchéance seront toujours d'actualité après la décision de la HCC? C'est l'enjeu politique que vivra certainement le pays dans les jours et les semaines à venir. De son côté, la HCC a tiré son épingle du jeu en prônant la stabilité du pays car il faut le reconnaître, il n'était pas aisé de vivre la pression qui s'abattait sur ses magistrats ces deux dernières semaines. Mais comme on dit, lorsqu'on accepte de jouir des avantages et des prérogatives fastueux d'une fonction, il faut également assumer les responsabilités et les charges qui en incombent. Les magistrats d'Ambohidahy ne sont pas à plaindre après tout. Mais que dire de ces 90% de Malgaches, spectateurs ahuris et impuissants de ces mascarades politiciennes? Ils n'ont guère le choix si ce n'est d'affronter la misère quotidienne.

EDDY RABE

Voir les commentaires

Publié le par Eddy Rabe
La députée de Madagascar élue dans la 2ème arrondissement d'Antananarivo, Lanto Rakotomanga, victime d'une interpellation très musclée des forces de l'ordre dans la nuit du 08 juin 2015 lutte actuellement entre la vie et la mort selon le porte-parole de sa famille politique.

La députée de Madagascar élue dans la 2ème arrondissement d'Antananarivo, Lanto Rakotomanga, victime d'une interpellation très musclée des forces de l'ordre dans la nuit du 08 juin 2015 lutte actuellement entre la vie et la mort selon le porte-parole de sa famille politique.

Un spectacle affligeant, c'est ce qu'ont montré les forces de l'ordre malgaches aux yeux du monde pour procéder à la fouille du véhicule ou à l'arrestation d'une parlementaire élue dans le 2ème arrondissement d'Antananarivo. Lanto Rakotomanga, c'est d'elle dont il s'agit n'a pas voulu se soumettre au contôle de routine de nuit des forces de l'ordre et à la fouille de son véhicule arguant l'immunité parlementaire. Elle a pu, une première fois, s'échapper aux éléments des forces de l'ordre qui l'ont prise en chasse avant de l'intercepter. Entretemps, la députée a pu avertir ses collègues qui sont aussitôt venus à sa rescousse. Sur les lieux de l'interception, les policiers et gendarmes appuyés par des éléments des forces spéciales lourdement armés évoquent le flagrant délit suite au délit de fuite de l'élue pour procéder à la fouille du véhicule. Tandis que, de leur côté, les parlementaires présents brandissent l'immunité parlementaire de l'élue qui, de surcroît, se trouve en période de session ordinaire pour leur en interdir. S'ensuit ensuite un face-à-face tendu entre les deux camps qui a amené les forces de l'ordre à recourir à la manière forte. Jets de grenades à gaz lacrymogènes, intervention musclée puis défonçage des vitres des portières arrière du véhicule pour déloger la députée et son assistante. Bref, une scène digne d'une arrestation de caïds de grand banditisme. Excédé par la situation, le député du 6ème arrondissement d'Antananarivo, Rahasimanana Paul Bert dit Rossy s'en est même venu aux mains avec certains éléments de la police. Il faut reconnaître que la scène est surréaliste. Quelle mouche a pu piquer les commandements des forces de l'ordre et les commanditaires en haut lieu de cette interpellation pour avoir eu recours à des mesures si disproportionnées pour fouiller voire arrêter Lanto Rakotomanga? Lanto Rakotomanga, qui plus est, n'est pas une citoyenne ordinaire mais une parlementaire bénéficiant d'une immunité en session ordinaire, et est une femme, de surcroît. Un excès de zèle? Sans doute pas, l'acte est délibéré et assumé car les forces de l'ordre, selon son porte-parole, s'appuient sur des informations des renseignements généraux pour vouloir procéder à cette fouille. Et le délit de fuite de l'élue, selon toujours le porte-parole, conforte leurs soupçons sur ce que transporte Lanto Rakotomanga dans sa voiture et marque le caractère de flagrant délit auquel les députés même en session ordinaire ne peuvent s'en soustraire. Dans la voiture se trouvaient en effet deux cartons dans lesquels ont été rangées des liasses de billets d'une somme de 200 millions d'ariary (plus de 55.000€). Pour les forces de l'ordre, la thèse de complots pour déstabilisation par la voie de distribution d'argent révélée par les renseignements généraux est établie. Soit! Mais cela justifie-t-il ces interventions musclées? Car pour tout observateur avisé, les forces de l'ordre ont agi sous ordre politique. Dans une situation où le Président de la République fait l'objet d'une motion de déchéance de la part des députés, il est difficile de penser autrement. D'autant que la victime n'est autre que Lanto Rakotomanga, une proche de Andry Rajoelina, devenu adversaire farouche du Chef de l'Etat. Cette élue était aussi l'un des fers de lance de la requête en déchéance de Hery Rajaonarimampianina.

Le torchon brûle au sommet de l'Etat

La maladresse des forces de l'ordre conduit certainement le pouvoir vers une bourde politique. Quand bien même Lanto Rakotomanga a commis un délit (délit de fuite) parce que même étant députée de Madagascar, elle ne peut se soustraire à un contrôle de routine. Mais ledit délit ne peut constituer la levée de son immunité qui doit relever du correctionnel ou du criminel et sur demande auprès du Bureau Permanent de l'Assemblée Nationale. Pour ce qui est du flagrant délit, le fait de circuler avec une certaine somme d'argent quoique considérable constitue-t-il un méfait de flagrant délit? Comment les forces de l'ordre comptent-elles également prouver que cet argent va être destiné à des fins de déstabilisation? De plus, aussi invraisemblable qu'il soit les éléments des forces de l'ordre qui ont procédé à l'interpellation ne disposaient pas en eux de mandat émanant d'un quelconque juge ou du Ministère public. L'enlèvement des deux cartons et leur dépouillement n'avait pas été assisté d'huissier. Des procédés qui sont entachés de vices de procédure et qui n'ont pas manqué d'être repris par la famille politique de Lanto Rakotomanga et de sa défense. Ceux-ci avancent déjà qu'il y avait 240 millions d'ariary (plus de 66.000€) dans les cartons et non 200 annoncés par les forces de l'ordre. Et que l'argent devrait être utilisé pour le remboursement des cautions des candidats MAPAR aux élections municipales du 31 juillet. L'on est en droit, par conséquent, de se demander si l'Etat de droit prôné par le pouvoir actuel n'est pas en train de vaciller. En fait, ces faits ne sont pas étrangers à la motion de déchéance visant le Chef de l'Etat. Par le biais de cette interpellation, le pouvoir a voulu montrer que les députés à l'origine de cette motion ne sont animés que par des velléités de coup d'Etat et l'argent constitue le nerf de leur stratégie dans cette démarche soit en soudoyant leurs pairs, soit en corrompant les membres de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) à qui revient la décision de se prononcer sur la déchéance. Cette dernière information est sortie des indiscrétions d'un officier chargé de l'enquête sur l'affaire Lanto Rakotomanga comme quoi l'argent retrouvé dans la voiture de l'élue était destiné à Ambohidahy (siège de la HCC). Il pourrait y avoir de la vérité dans cette information mais n'y aurait-il pas un autre moyen pour démasquer ce pot-aux-roses? En voulant faire de la communication en titillant la corde sensible de l'opinion par la mise en lumière de la corruption, pratique bien réelle au sein de la Chambre Basse, le pouvoir s'est brûlé les ailes et a érigé ses adversaires en victimes. Que ce soit dans la forme ou dans le fond, la gestion de cette affaire Lanto Rakotomanga a été un fiasco pour le pouvoir. Il se retrouve aujourd'hui pour beaucoup d'observateurs comme un pouvoir qui dérive vers le totalitarisme, d'autant que bon nombre d'élus du Mapar, parti de Andry Rajoelina ou des proches de l'ancien président de la Transition déclarent faire l'objet de surveillances et de filatures policières. Il faut reconnaître aussi que la panique gagne les rangs de l'entourage de Hery Rajaonarimampianina. Il estime vouloir aller vite sur la bataille de la communication pour conquérir l'opinion sur le motif de coup-d'Etat des députés. Car le temps passe vite pour le Président de la République. La HCC va rendre dans quelques jours sa décision et au fil du temps on parle moins de coup-d'Etat mais plus d'une soumission à l'Etat de droit, c'est-à-dire d'une tendance à vouloir cautionner le bon droit des députés dans la requête en déchéance. Des corps prestigieux de l'Etat comme le syndicat des administrateurs civils par exemple a déclaré publiquement qu'ils s'en remettent à la décision de la HCC. Tout est dit. Enfin, notons également que les députés frondeurs ont, pour l'instant, rejeté le projet de rapprochement avec le Chef de l'Etat en vue d'aplanir les différends sur un "pacte de non-agression" au nom de la sainte stabilité politique du pays. En attendant, une chose est sûre: le torchon brûle au sommet de l'Etat et il n'est pas prêt de s'éteindre, et ce, quelle que soit la décision de la HCC.

EDDY RABE

Voir les commentaires

1 2 3 > >>